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     Rêves oubliés, Sabine Wespieser Léonor de Récondo est  spécialiste de la musique baroque chez cineticmess  Après La Grâce du cyprès blanc, roman publié aux éditions Le temps qu’il fait, Rêves oubliés vient de paraître chez Sabine Wespieser éditeur.

    L’auteur interroge ici ses origines à travers le portrait d’une famille née dans le Pays-Basque espagnol, contrainte à l’exil en plein franquisme et trouvant refuge en France près d’Hendaye puis dans les Landes. Deux voix se superposent, celle d’une narration classique à la troisième personne et celle de la mère via des phrases qui sont tirées de son journal intime.

    Si la question de la fuite et de l’exil est incontournable, l’auteur rend hommage ici à cette famille déracinée mais très forte car soudée.

     


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  • La Diagonale du vide, Peju PierreCertains ont noté mon addiction à Péju, et mon goût pour ses histoires pourtant toujours désespérées...

    Celle-ci ne fait pas exception, mais l'auteur se lance presque dans du roman d'aventure cette fois, et le mystère autour de la randonneuse semble trouver ses origines dans un passé militaire plutôt lourd.

    Reprenons : Marc Travenne est un publicitaire comblé (boulot, épouse, potes), qui réalise, lors de la mort de son meilleur ami et associé, combien sa vie est en fait toute pourrie : à concevoir des emballages de luxe, il en a oublié que l'essentiel se trouve à l'intérieur et que l'enveloppe n'est rien.

    Il part se resourcer en Haute Loire, dans un gîte éloigné de tout et se complaît dans une retraite quasi monastique. Un beau jour, une randonneuse vient troubler son exil, éveille sa curiosité et disparaît.

    Quelle est donc cette mystérieuse diagonale du vide, qu'elle arpente courageusement, aux ordres d'un hiérarque peu commode? Quel acte honteux et sordide doit-elle expier pour se plier sans moufter aux oukases de cet horrible type? Marco s'emballe et poursuit la demoiselle, mais autant chercher à retenir du sable avec une passoire.

    Beaucoup de pistes sont explorées par Péju dans cet opus, pas toutes traitées ou alors insuffisamment à mon sens : quid du village fantôme et de la mère de Marc? Je n'ai pas vraiment compris à quoi il faisait référence...

    Pour autant, malgré cet ensemble plutot hétéroclite (et cette vieille maitresse sortie d'un chapeau, n'est-elle là que pour lui donner une deuxième chance avec son fils?), la magie prend et on est entraîné par le talent de l'auteur, qui nous embarque dans sa diagonale, genre de conte bancal avec des personnages bancals, loin des héros et princesses parfaits!


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  • Avis sur Naufrages - Akira YoshimuraNaufrages nous amène dans une petite communauté, perchée sur une terre aride face à la mer.

    Le roman nous raconte la vie et la survie de ce village au fil des saisons qui passent. Le père d'Isaku a dû se vendre au village voisin, pour trois ans. L'argent offert à la famille leur permet de survivre durant ce temps. Le roman débute lorsque le père d'Isaku quitte la communauté et se termine au bout des trois ans de son absence. Pendant ce temps, Isaku, l'aîné de la famille, doit démontrer ses talents de pêcheur et de travailleur pour subvenir aux besoins de sa mère, ses frère et soeurs.

    Nous sommes témoins des travaux qui passent au fil des saisons: les naufrages et la cuisson du sel, les sardines, les maquereaux et les encornets. Vient ensuite les travaux dans les bois, la cueillette de fruits et de légumes ainsi que le matériel qui servira à confectionner du tissu pour se vêtir. Les rituels concernant les morts, les naissances, le statut de chacun dans la communauté ou l'approvisionnement en nourriture, en sel, les coutumes, les offrandes, la pêche, tout nous est raconté dans le détail et c'est réellement captivant. Toute la vie de la communauté est reliée aux naufrages, d'une façon ou d'une autre. Leurs espoirs et leurs bonheurs sont dépendants du malheur des autres. Tout ne tient qu'à la survie et à la continuité d'une communauté qui existe depuis nombre d'années...


    Un livre que j'ai beaucoup aimé, d'un style sobre et d'une écriture qui m'a tout de suite plu. Un nouvel auteur à ajouter à ma liste à découvrir de nouveau.


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  • Avis sur L'ombre de Mia - Langis BouchardCe roman m'a séduite, car il mêle deux aspects intéressants: l'histoire (dans ce cas, celle des tribus amérindiennes) et la psychanalyse.

    Mia est passionnée par l'histoire Amérindienne. Ses échanges avec Patrick, l'homme qui partage sa vie, sont passionnantes. Ils aiment confronter leurs idées et leurs opinions divergent largement en ce qui a trait à la question amérindienne. Leur petite vie tranquille sera bouleversée par le déluge de 1996.

    Mia, suite à la perte de sa fille, fuit la terrible réalité en régressant dans le passé. Après avoir tenté de la guérir par la voie traditionnelle, Patrick décidera de laisser les hôpitaux aux autres et de ramener Mia à la maison. Il prend une année sabbatique et réorganise sa vie autour de la femme qu'il aime. L'arrangement entre eux est étonnant. Pour tenter de comprendre l'univers dans lequel s'est murée Mia, Patrick se documente sur les coutumes Amérindiennes. Le travail qu'il accomplit avec elle est passionnant. La présence d'un chamane et d'une spécialiste de l'hypnose aidera le couple à survivre à cette épreuve. Les aspects psychologiques traités dans le roman sont vraiment intéressants, ainsi que toutes les informations sur les croyances et les coutumes des Amérindiens.

    Le seul petit bémol à ce livre : sa fin précipitée est trop brusque à mon goût. Toutefois, l'originalité et le traitement du sujet fait par l'auteur en valent largement la lecture. Une belle découverte!

    À noter que ce livre a remporté le Prix de la Plume Saguenéenne 2007.

     

    L'ombre de Mia - Langis Bouchard, JCL, 270 pages

     


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  • Roman policier : Chien de faïence  de   Camilleri AndreaVous avez fatalement suivi mon coup de foudre pour Camilleri, et vous avez donc lu La forme de l’eau, premier volume des aventures de Montalbano, le commissaire de Vigata.
    Aujourd’hui, comme moi, vous êtes complètement accro à Salvo, qui a mis au placard d’un coup tous les piètres flicards dont vous suiviez avec une attention variable les tribulations souvent trop similaires d’un tome à l’autre.


    Out Adamsberg le rêveur, Maigret le ringard, Wallander le dépressif, Erlandur l’énigmatique et bienvenue dans l’univers solaire, gastronomique et jouisseur de Salvo Montalbano !…
    Dans le deuxième volet mettant en scène son commissaire, Camilleri nous entraine bien loin du quotidien de Montalbano. Grâce à la reddition étrange d’un truand de la mafia, Salvo met à jour une énorme cache d’armes dans une grotte des montagnes, mais également un couple d’amoureux refroidis depuis la seconde guerre mondiale. Comme pour veiller sur leur sommeil, un chien de berger en faïence est allongé auprès d’eux.


    Quel est le rapport entre une planque de la mafia et cette macabre découverte ? Qui peut être assez givré pour avoir monté cette funeste mise en scène ? Il faudra au commissaire rassembler tout son talent et sa rouerie pour survivre à ces conversations avec des papis et des mamies, à l’affection que lui portent toutes les femmes de sa vie, aux griffes de la mafia et à l’incompétence constante de ses propres collaborateurs !


    Impressionnée je suis par la richesse des scénarii de l’auteur, qui pourrait se conformer à des histoires de mafia, facilité possible dans cette Sicile gangrenée par le mal ! Mais si la mafia est constamment présente et fait vraiment partie des meubles, Camilleri nous rappelle qu’en parallèle, les gens continuent à commettre des crimes par amour, vénalité, jalousie, vengeance et tout un tas d’autres raisons

     


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